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Ukonwa Ojo : « Nous voulons promouvoir le contenu africain auprès de nos 200 millions de membres Prime Video dans le monde »

Ukonwa Ojo © Mikeyoshai

Avec plus de 500 millions d’internautes, 350 millions de smartphones et une production audiovisuelle en plein développement, l’Afrique est la nouvelle frontière des géants du streaming. Un potentiel de croissance considérable que la plate-forme américaine Amazon Prime Video est bien déterminée à capter, en pariant notamment sur la production de séries originales et locales de qualité. Entretien avec Ukonwa Kuzi-Orizu Ojo, Chief Marketing Officer de Prime Video & Amazon Studios.

Propos recueillis par Léopold Muta

Forbes Afrique : Bien que le lancement mondial de Prime Video date de fin 2016, vos initiatives en Afrique sont beaucoup plus récentes. Pourriez-vous nous en dire plus sur ces initiatives, comme les accords récemment signés avec deux sociétés de production nigérianes, Inkblot et Anthill Studios ?

Ukonwa Ojo : J’ai grandi au Nigeria et j’étais donc extrêmement enthousiaste à l’idée de me rendre à Lagos en novembre dernier pour assister à l’AFRIFF et prononcer le discours principal du festival avec mon collègue James Farrell (responsable de la division International Originals chez Amazon Studios). Nous avons fait passer le message aux producteurs, aux cinéastes, aux créateurs de contenu et aux talents que non seulement Prime Video était ouvert à la production et à l’acquisition de licences pour des contenus locaux de qualité, mais que nous étions également passionnés par l’opportunité de promouvoir ce contenu africain auprès de nos plus de 200 millions de membres Prime Video dans le monde. C’est là que mon équipe entre en jeu ; nous avons un groupe de spécialistes du marketing passionnés qui s’efforcent de mettre en relation notre public mondial avec les histoires fantastiques qui proviennent du Nigeria, et de l’Afrique en général. De ce point de vue, les récents accords conclus avec Inkblot et Anthill pour la diffusion de leurs productions de Nollywood sur Prime Video ne sont qu’un début pour nous. Nos équipes chargées du contenu ont des échanges passionnants avec des réalisateurs de films et de séries télévisées sur tout le continent. À ce titre, nul doute que vous entendrez bientôt des nouvelles de nos premiers Amazon Originals en provenance d’Afrique.

Forbes Afrique : Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur votre activité africaine ? 

Ukonwa Ojo : Nous ne ventilons pas les chiffres par pays ou par région mais il y a plus de 200 millions de membres Prime dans le monde. Et en tant que service de streaming mondial, nous savons que nos clients mondiaux ne se soucient pas des frontières, ou des régions, quand il s’agit de décider quoi regarder. Ils se soucient en premier lieu des histoires et des personnages. Nous voyons une grande opportunité de faire connaître les histoires nigérianes à un public mondial, non seulement aux publics de la diaspora, mais aussi, plus largement, au grand public du monde entier.  Pour ce faire, nos équipes chargées du contenu sont à la recherche d’histoires authentiques et locales de Nollywood, exécutées dans les règles de l’art. Comme partout dans le monde, nous aurons une liste de films sélectionnés ; nous privilégions la qualité à la quantité en ce qui concerne la production et l’octroi de licences pour le contenu local, ce qui signifie que mon équipe peut accorder à chaque émission et à chaque film l’attention qu’ils méritent lorsqu’il s’agit de commercialiser du contenu de qualité produit sur le continent.  

Forbes Afrique : De manière générale, quel type de contenu votre public africain consomme-t-il (séries, films, documentaires, contenu africain ou plus international) et quelles sont les principales tendances qui se dessinent en Afrique sur le segment du streaming ?

Ukonwa Ojo : Notre point de départ, dans tous les pays, consiste à diffuser notre catalogue de programmes originaux d’Amazon produits aux États-Unis et au Royaume-Uni, ainsi que le nombre croissant de programmes originaux internationaux non anglophones produits en Europe, en Amérique latine, en Inde et en Asie du Sud-Est. Ensuite, dans chaque pays, notre équipe de programmation examine non seulement ce que le public local apprécie, mais aussi ce que les fournisseurs locaux ne lui proposent pas et s’il y a une possibilité pour nous de créer et d’accorder des licences pour quelque chose d’un peu différent. Bien sûr, l’Afrique, et en particulier le Nigeria, a un fort potentiel cinématographique et nous sommes ravis de commencer à présenter ces titres en avant-première grâce à nos récents accords de licence. Mais je sais que nos équipes chargées du contenu ont également des discussions constructives avec des cinéastes sur d’autres formats et genres dans lesquels ils ne travaillent peut-être pas actuellement. Je ne peux évidemment pas en dire plus à ce sujet tant que nous ne sommes pas prêts à faire des annonces, mais surveillez bien ce segment !

Forbes Afrique : Voyez-vous des différences entre les marchés anglophones et francophones ?

Ukonwa Ojo : Dans chaque pays, nous cherchons à construire un service “local” pour nos clients, et nous savons que pour y parvenir, il est important de s’appuyer sur des histoires pertinentes au niveau local et de fournir le service et le contenu dans les langues.

Forbes Afrique : En termes d’infrastructure Internet, la faiblesse relative des connexions dans une partie du continent est-elle un obstacle à votre développement ? 

Ukonwa Ojo : Nos équipes techniques travaillent dur pour s’assurer que l’application Prime Video est sûre et optimisée pour tous les appareils connectés, de sorte que si un client regarde sur son téléviseur de salon 4K via Internet, ou sur son téléphone mobile via son réseau, il bénéficie d’une excellente expérience. Nous continuons à travailler avec les fournisseurs de réseaux locaux dans le monde entier pour nous assurer que les clients bénéficient de ce service fiable et de qualité.

Forbes Afrique : Un dernier mot sur vos perspectives africaines.  Comment voyez-vous l’évolution du marché au cours de la prochaine décennie ?

Ukonwa Ojo : Notre ambition en Afrique, comme dans le reste du monde, est d’être la meilleure plateforme pour les talents en étant inclusif et collaboratif, en encourageant les nouvelles voix ainsi que les voix établies, et en étant le meilleur endroit pour un contenu sélectif et de qualité ; nous ne sommes pas dans le business du volume ; on veut du contenu de qualité à la fois au niveau global et au niveau local. C’est encore le premier jour pour Prime Video en Afrique ; nous sommes donc très enthousiastes pour l’avenir !

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