Les grandes vacances sont des moments propices pour tous les professionnels et dirigeants pour prendre un repos bien mérité après une année de dur labeur. Sauf que chacun a sa recette et son tempérament pour décrocher.
L’organisé. Il va faire un handing off, qui est un véritable manuel de départ du manager avec les tâches à suivre pendant son absence et précisant qui en est responsable. C’est le format pratique pour ceux qui demeurent au bureau, car ils savent comment suivre les dossiers en cours et à qui s’adresser. Pour l’équipe qui reste, cela permet de mieux répondre aux attentes des clients sur des dossiers en cours ou aux fournisseurs. Normalement, le handing off doit être envoyé au supérieur hiérarchique qui le valide avant diffusion. Et au retour du manager, ce dernier n’aura qu’à vérifier l’exécution des tâches en instance.
Le stressé. Il part en vacances sans handing off, mais il consultera ses mails tous les jours pour suivre l’activité. Soit parce qu’il a peur d’une manœuvre d’un de ses adjoints qui lorgne sa place, soit parce que le reste de l’année il n’a pas assez délégué, pensant se rendre indispensable. Il veut continuer à faire les arbitrages pendant ses vacances. L’effet est mitigé, car cela démontre qu’il ne sait pas se déconnecter. Et au retour, il sera encore moins productif, car pas assez reposé.
Le confiant. Prendre des vacances est sacré pour lui et sa famille. Il a préparé son départ en formant ses binômes, pour que le travail soit bien fait pendant ses absences. Il ne prend aucun mail, aucun appel. C’est la déconnexion totale qui est d’ailleurs recommandée par les médecins. Et à son retour, il prend un malin plaisir à ne pas reprendre les dossiers mis en attente alors qu’il avait des binômes. Il continue sur les nouveaux dossiers.
Le risqué. On en connaît tous un. «El Phenomeno», c’est celui qui ne part jamais en vacances ou alors tous les deux ans. Il est aussi celui qui est au bureau tous les soirs et le week-end. Ce genre de manager est quelquefois celui qui dort au travail pour camoufler des choses inavouables. Il revient aux ressources humaines d’appliquer le droit du travail et de veiller au respect des heures quotidiennes et hebdomadaires. Il n’est pas rare de voir des directions financières travailler tous les samedis et dimanches (pour essayer d’enjoliver les chiffres ou masquer des pertes). Nous en avons souvent fait la remarque à ces DAF : soit en semaine, ils ne faisaient pas leur travail en temps et en heure, soit alors ils étaient en sous-effectif et devaient le faire remonter à la direction.
Autre écueil des congés : les petites combines des petits lâches qui veulent votre place et qui se font un malin plaisir de démontrer aux instances supérieures qu’ils font le travail mieux que vous. Ils vont faire des rapports sur des actions négatives ou des manquements supposés ou réels dans votre travail. Et bien sûr, comme vous n’êtes pas là pour vous défendre, ils ont l’oreille du supérieur. Si votre supérieur est lui-même malléable, lâche et mauvais manager pas franc du collier, il laissera son oreille traîner sans discernement. Le bon manager est celui qui sait courtcircuiter ce genre de collaborateur qui veut se faire bien voir aux dépens de son supérieur hiérarchique. Le seul moyen pour s’en prémunir est de bien préparer ses vacances. Après tout, vous portez une attention particulière à l’organisation de vos vacances familiales. Préparez bien vos vacances en laissant une liste de tâches par activité et des dates d’exécution. Personne ne viendra vous reprocher une action négative si vous avez anticipé un dysfonctionnement possible ou un retard.