Lancé en 2021 à Brazzaville par Gilles Tchamba, L’Archer s’est rapidement imposé comme un acteur financier de premier plan en Afrique centrale, capable de lever, en l’espace de trois ans, 2 000 milliards de francs CFA (près de 3 milliards d’euros) pour les États de la zone CEMAC. Après avoir entrepris la diversification et l’expansion de ses activités d’investissement et d’accompagnement, le groupe continue de se positionner à la pointe de l’innovation financière pour accélérer la transformation de la région.
Avant de créer L’Archer, Gilles Tchamba a d’abord accumulé une riche expérience financière au Congo. Né dans un quartier populaire à Brazzaville, il fait ses études à l’École supérieure de gestion et d’administration des entreprises (ESGAE) de la même ville et commence sa carrière dans l’enseignement de la finance d’entreprise. « J’étais plutôt passionné par l’histoire et la géographie, dit-il. Le goût pour la finance m’est venu plus tard ». En 2010, il quitte l’enseignement et rejoint Ecobank Congo, une banque commerciale régionale qui siège à Pointe-Noire, où il prend rapidement la tête de la gestion des actifs-passifs. Neuf ans plus tard, il est recruté par United Bank for Africa pour diriger la trésorerie du groupe au Congo. Cette expérience est décisive pour le futur PDG de L’Archer : non seulement il peut y déployer sa créativité dans la recherche de nouvelles sources innovantes de revenus, mais il prend également conscience des importantes carences auxquelles sont confrontés les acteurs publics et privés d’Afrique centrale en matière de services financiers.
Une Réponse Financière Innovante
Fin 2020, Gilles Tchamba s’associe à trois autres experts financiers et fonde L’Archer Capital, dans le but de répondre aux besoins de financement des États et collectivités du sous-continent confrontés à la dégradation des recettes publiques engendrée par la pandémie de Covid-19. « Les banques locales ne proposant pas grand-chose en la matière, nous avons cherché à pallier ce manque », explique-t-il. Il y avait une place à prendre. Restait à trouver la bonne flèche pour atteindre le cœur de la cible.
La start-up se veut une réponse financière innovante au service des acteurs économiques du développement africain. S’il s’agit, à ses débuts, de lever de la dette à court et moyen terme pour accompagner le financement des États de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), la société se révèle progressivement un vecteur d’inclusion financière, en donnant l’accès aux marchés à un large éventail d’acteurs publics et privés de la région. Aujourd’hui, son activité s’articule autour de deux filiales : L’Archer Securities, qui se consacre à l’intermédiation financière (la création de ponts entre l’offre et la demande de capitaux, sur le marché primaire et secondaire) et L’Archer Asset Management, spécialisée dans la gestion de portefeuille d’actifs et le conseil en investissement.
Un Vecteur d’Inclusion Financière…
Très vite, le positionnement de L’Archer reçoit en Afrique centrale la confiance des institutions publiques, des entreprises et des particuliers. La croissance du groupe en témoigne. De 3 milliards de francs CFA (4,5 millions d’euros) en gestion d’actifs lors de son lancement, il devrait atteindre les 50 milliards (76,2 millions d’euros) d’ici 2025. Ses équipes, qui forment désormais un réseau de 85 experts répartis entre Brazzaville, Pointe-Noire et Malabo (Guinée-Équatoriale), peuvent déjà se targuer d’avoir mené à bien plus d’une trentaine d’opérations complexes de restructuration de dette, d’introduction en bourse et de levées de fonds pour les États de la zone CEMAC, atteignant un total de plus de 2000 milliards de francs CFA (plus de 3 milliards d’euros).
Dans une région où l’accès aux marchés financiers est un défi majeur pour le développement économique, L’Archer a fait de l’inclusion financière son véritable ADN. Ainsi la société a-t-elle considérablement élargi son offre de solutions de financement pour répondre aux besoins de tous ceux qui veulent bâtir l’Afrique de demain. La gestion d’actifs, pour les entreprises et les particuliers, s’est étendue à des plans d’épargne retraite ou à des plans d’études pour les plus jeunes, entre autres exemples. « L’objectif est de créer une plateforme de confiance qui mette à disposition du plus grand nombre à la fois l’expertise multisectorielle des équipes de L’Archer, son ancrage local et sa connaissance du contexte africain, ainsi que sa capacité à modeler des possibilités inédites de financement ou de transaction », souligne Joanna Yaucat, directrice générale de L’Archer Asset Management.
En phase avec sa politique de diversification et d’innovation, le groupe a lancé récemment un Plan Épargne Sérénité (PES), qui se distingue par son accessibilité – le versement initial minimal est de 15 000 francs CFA (23 euros) – et son attractivité, avec un rendement à hauteur de 6 %, défiant toute concurrence. Une opportunité d’inclusion unique pour les secteurs formels et informels de la région. « Le PES incarne notre engagement envers l’éducation financière et le développement économique de notre région », soulignait Yannick Maniongui, directeur commercial de la filiale, lors du lancement de ce Plan en juillet 2024 « En offrant aux Congolais et aux citoyens d’Afrique centrale un outil d’épargne performant, nous leur donnons les moyens de concrétiser leurs projets tout en participant activement au financement de l’économie réelle ».
« Dans une région où l’accès aux marchés financiers est un défi majeur pour le développement économique, L’Archer a fait de l’inclusion financière son véritable ADN »
… Engagé Pour le Développement Africain
Le groupe continue également d’être un interlocuteur de confiance des États, des municipalités et des fonds de garantie. Dernier succès en date, sa filiale Securities a été, en avril 2024, le co-arrangeur de la première cotation des obligations de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC). Cette première émission obligataire de 50 milliards de francs CFA (76,2 millions d’euros) s’inscrit dans un plan stratégique plus vaste pour la période 2023-2027 (le plan «Azobé ») de développement durable et de modernisation de la région. La BDEAC compte lever en cinq ans quelque 1 896 milliards de francs CFA (2,8 millions d’euros) dont 600 milliards sur le marché financier régional pour investir dans l’éducation, la santé, l’énergie et les transports.
« L’Archer Securities a été, en avril 2024, le co-arrangeur de la première cotation des obligations de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) »
La participation de L’Archer au développement régional ne s’arrête d’ailleurs pas aux levées de fonds. Dès 2021, le groupe s’est résolument engagé en faveur de l’éducation en Afrique centrale en créant la Fondation Angelus, qui intervient au Congo dans les secteurs de la santé, l’éducation et le social. Elle œuvre notamment en octroyant des bourses de formation professionnelle ou en soutenant de jeunes entrepreneurs en difficulté. Dans cet esprit, Angelus finance aussi le projet «Okalobe School », dont la vocation est de former les jeunes aux métiers du Cloud et de l’intelligence artificielle. Lancée en 2023 avec une vingtaine d’étudiants, cette formation de haut niveau devrait atteindre une centaine d’inscrits d’ici la fin de l’année.
Cette chance éducative, L’Archer la donne également à ses salariés en recrutant prioritairement des jeunes. « Ce ne sont pas spécialement les diplômes qui nous importent, même s’ils permettent de situer le niveau d’études. Nous engageons surtout des jeunes, car nous préférons travailler avec des gens qui n’ont pas encore pris des habitudes, qui sont dynamiques et qui en veulent. Nous voulons aussi des personnes passionnées », précise Gilles Tchamba.
Et Val Batia, directeur de la salle des marchés, de renchérir : « Notre engagement auprès de la jeunesse congolaise, et plus largement de la jeunesse africaine, est la colonne vertébrale de notre éthique d’entreprise. Que ce soit au sein du groupe avec nos collaborateurs, ou au contact de nos clients à travers un suivi rapproché et personnalisé, nous cherchons toujours à poser les fondements sur lesquels se bâtira l’Afrique de demain ».
« Notre engagement auprès de la jeunesse congolaise, et plus largement de la jeunesse africaine, est la colonne vertébrale de notre éthique d’entreprise »
Susciter la Confiance
En un mot, c’est une stratégie basée sur la confiance que déploie L’Archer. Confiance mutuelle vis-à-vis d’une diversité d’acteurs : États, particuliers, entreprises, municipalités… Mais aussi confiance quant à sa capacité à générer des solutions innovantes et à éduquer financièrement les populations. Et confiance à l’égard de la jeunesse et des perspectives de développement du continent africain. Cette stratégie, qui s’est révélée payante en Afrique centrale, attire l’attention et la reconnaissance d’entreprises européennes. L’Archer vient en effet d’être certifié ISO 9001 : 2015 par Bureau Veritas et, par ailleurs, de conclure un partenariat stratégique avec la branche française du réseau d’audit et de conseil RSM. Alors qu’il est parvenu en quelques années à se hisser au premier rang des sociétés régionales, le groupe continue d’afficher l’ambition claire de prendre pleinement sa part dans la transformation de l’Afrique centrale. La qualité de ses nouvelles équipes de management indique sans détour que le dynamisme de L’Archer a encore de beaux jours devant lui. Reste à suivre les prochaines étapes de sa stratégie de diversification et les futures innovations qui sortiront de son carquois !
« En un mot, c’est une stratégie basée sur la confiance que déploie L’Archer »